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Les femmes dans la Résistance

Vendredi 30 mai 2014

En 1940, la France a perdu la guerre et les soldats allemands envahissent le pays.

Le 6 juin 1944, il y a 70 ans, le débarquement en Normandie marque le début de la libération de la France.

Entre ces deux dates, certains Français refusent de voir leur pays occupé par l’Allemagne nazie : ils entrent alors en résistance. Parmi eux, il y a de nombreuses femmes.

Mais dans la France victorieuse d’après-guerre, le rôle des femmes dans la Résistance est un peu oublié. Pourtant leur courage et leur sacrifice tout au long du conflit méritent d’être connus et salués.

Au travers d'un webdoc réalisé à l'occasion de la première journée nationale de la Résistance (27 mai 2014), le Sénat rend hommage à ces femmes qui ont parfois donné, toujours risqué leur vie pendant la Guerre.

Agent de liaison, un poste de femme
Femmes Résistantes

Quand les femmes entrent en résistance, elles sont généralement agent de liaison. Leur rôle consiste à faire passer des messages et des renseignements entre les résistants mais aussi à transporter des armes et de l’argent.

Néanmoins, si la plupart des résistantes occupent ces postes d’agent de liaison, elles mènent aussi des missions à l’égal des hommes : elles sabotent les lignes de chemin de fer pour faire sauter des trains allemands ou aident à faire évader des prisonniers.

Leur arme : le vélo
Défilé d'agents de liaison lors de la libération à Annecy

Pendant l’occupation de la France par les Allemands, n’importe qui peut à tout moment se faire arrêter par les soldats de la Wehrmacht -le nom de l'armée allemande pendant la Deuxième Guerre mondiale- ou la Gestapo.

Les femmes qui entrent en résistance doivent donc impérativement limiter les risques de se faire arrêter. Or, les gares et les bus font l’objet de nombreux contrôles par les Allemands. Pour les éviter les jeunes résistantes ont une idée : utiliser leur bicyclette. Cela leur permet de faire les trajets sur des routes moins fréquentées et d’être donc moins inquiétées.

Elles parcourent de très longues distances, parfois sur des chemins enneigés, pour porter documents et armes aux résistants. « À la Libération, on était prête pour le tour de France ! » raconte ainsi Colette Périès-Martinez, ancienne résistante agent de liaison. Au cas où elles seraient quand même fouillées par les Allemands, les jeunes cyclistes cachent leurs messages dans les poignées du guidon !

Être une femme : un atout pour résister

Sur leur vélo mais également en train ou en car, les femmes assurent la liaison entre les résistants pendant toute la guerre. La plupart d’entre elles racontent qu’elles étaient moins contrôlées que les hommes pendant ces trajets. Les Allemands imaginaient mal en effet que les jeunes et jolies filles qu’ils croisaient pouvaient être des résistantes ! Elles paraissaient plus innocentes que les hommes et cela facilitait leurs déplacements.

C’était également un atout d’être une femme pour aider les résistants à quitter le territoire. Les résistantes aidaient en effet des Juifs, des soldats américains ou encore des Français fuyant les Allemands à franchir la frontière suisse pour se mettre à l’abri. Si elles étaient arrêtées par les soldats nazis, les jeunes femmes se faisaient passer pour la fiancée du fugitif et les Allemand les prenaient pour un couple d’amoureux parti faire une promenade !

Néanmoins, les femmes qui entrent en résistance prennent les mêmes risques que leurs collègues masculins. Quand elles sont arrêtées par les Allemands, elles sont généralement tuées ou déportées.

L'expérience traumatisante de la déportation
Vêtements portés lors de la déportation. Le F indique les prisonniers français

De nombreuses femmes ont payé leur engagement en résistance par la déportation.

Après des jours et des jours de train, souvent sans boire ni manger, celles qui survivent découvrent avec horreur les camps de concentration. Les nazis leur prennent alors tous leurs biens et leur coupent les cheveux. Elles travaillent toute la journée dans des conditions inhumaines, dans des usines d’armement ou pour construire des routes pour les Allemands.

Les femmes qui sont revenues de ces « camps de la mort » racontent avec émotion cette expérience traumatisante. Aujourd’hui, elles veulent transmettre un message d’espérance à tous les jeunes de France et d’ailleurs. Il faut savoir être solidaires, répètent-elles,  ne jamais avoir de haine pour l’autre mais au contraire s’enrichir de ses différences.

Tous leurs témoignages se trouvent dans le webdoc réalisé par le Sénat.