Sénat Junior

C’est à l’école, au collège, au lycée, en effet, que tu vas voter pour la première fois de ta vie. Tu vas élire les deux représentants des élèves qui pourront relayer tes questions et tes observations sur la vie de la classe, de l’établissement ou du lycée. Le site du ministère de l’éducation nationale précise :

« Les délégués des élèves peuvent recueillir les avis et les propositions des élèves et les exprimer auprès du chef d'établissement et du conseil d'administration.»
(Article R421-27 du code de l’éducation)

Ils participent au conseil de classe et sont aussi présents lorsqu’il y a un conseil de discipline, généralement pour prendre la défense des élèves. Dans les lycées, tous les délégués des élèves se réunissent au moins deux fois par an dans le cadre de l’assemblée générale des délégués des élèves

Comme dans le livre, et ceci est valable pour toutes les scrutins que tu connaîtras par la suite, l’élection des délégués de classe se déroule en plusieurs temps :

1. Déclaration des candidatures
2. Campagne électorale où chaque candidat expose son projet, explique ses propositions
3. Vote et résultat

Dans une élection de délégués de classe, seuls peuvent se présenter… les élèves de la classe ! Oui mais, tous les élèves de la classe. Pas seulement ceux qui ont les meilleures notes, pas seulement les plus sages. C’est, après, aux électeurs (l’ensemble des élèves) de décider de ceux qui les représenteront au mieux.

Le site du Ministère de l’Éducation est très clair sur ce point : «Tous les élèves sont électeurs et éligibles » (c’est écrit en gras aussi sur le site).

http://www.education.gouv.fr/cid52685/les-representants-des-eleves-au-college-et-au-lycee.html

En fait, c’est exactement la même chose pour les élections des grands.

Tout Français peut devenir Président de la République ! Il suffit d’avoir la nationalité française, d’être majeur-e (plus de 18 ans), de jouir de ses droits civiques et juridiques (ne pas être sous tutelle ou condamné par la justice) et de s’être inscrit-e sur les listes électorales.

Tout Français peut devenir député ou sénateur, maire, conseiller départemental ou régional ! Les conditions sont à peu près les mêmes que pour Président de la République, à la différence qu’il faut être âgé d’au moins 24 ans pour devenir sénateur.

Ensuite, bien entendu, il faut être élu par ses pairs (personnes de même condition, les autres élèves dans notre cas précis) et, pour cela, mener une campagne électorale.

Comme dans le livre, les candidats, une fois déclarés, doivent annoncer leur programme, dire ce qu’ils prévoient de faire une fois élus. «Je vais également lutter pour avoir des repas de qualité à la cantine. Du bio !» se prépare à annoncer Mia, dans le livre. Lola, qui vole les idées de Mia, ajoute : « …je ferai tout pour que nous ayons de nouveaux ordinateurs… »

Souvent, dans les classes, les candidats n’annoncent pas de programmes mais assurent qu’ils défendront les élèves au mieux. Et leur personnalité compte aussi beaucoup.

Chez les « grands », personnalité et programme sont, selon les scrutins, plus ou moins importants.

Il existe de nombreuses manières de voter. Bien entendu, il y a (chez les grands) un bureau de vote, des isoloirs, une urne et des listes électorales où sont inscrits ceux qui peuvent voter.  Mais il y a plus de possibilités :

• Le vote à main levée : on compte les mains en l’air pour chaque candidat.
• Le vote par acclamation : on mesure le bruit (le tapage ?) fait pour chaque candidat. Dans une classe, c’est très bruyant !
• Le vote par séparation : les partisans des candidats se regroupent par affinité et on les compte.
• Le vote par « debout/assis » : on se lève tous pour…
• Le vote public : chaque votant, à l’appel de son nom, désigne son candidat, son vote est noté et on fait le calcul ensuite.
• Le vote à bulletin secret : chacun écrit le nom de son favori sur un papier, ou glisse dans une enveloppe un bulletin déjà écrit. C’est ce qui est le plus fréquemment utilisé pour les élections en France.

Au Sénat, lorsque les arguments des uns et des autres ont été entendus, les sénateurs votent pour ou contre les projets ou les propositions de loi, pour ou contre les articles, etc. Et les différents types de votes cités ci-dessus peuvent être utilisés : main levée, assis/debout, scrutin public où les sénateurs glissent un bulletin de vote personnalisé dans l’urne (on peut donc savoir qui a voté pour ou contre et qui s’est abstenu), scrutin public à la tribune où les sénateurs sont appelés l’un après l’autre pour voter ou encore scrutin public solennel en salle des Conférences.

Il y a trois types de scrutins, de mode d’élections : les scrutins uninominaux (sous ce nom compliqué se cache le fait de voter pour un nom, une personne), binominaux (« couple » de candidats, un homme, une femme, mais, attention, ils ne sont pas forcément mariés...) et les scrutins de liste (où l’on désigne une équipe de personnes).

Restent deux élections un peu plus compliquées :

On a l’habitude de dire que les scrutins de liste sont ceux qui sont le plus « politiques ». C’est parce que les listes sont constituées par affinités politiques, gauche, droite, centre, extrêmes… En revanche, la personnalité des candidats semble être plus importante dans les scrutins uninominaux.