Le handicap, un défi quotidien
Jeudi 16 juin 2016
Nous sommes tous directement ou indirectement, par notre famille ou nos amis, touchés par le handicap. Aujourd’hui, on estime à plus de 3,5 millions le nombre de personnes handicapées en France, c'est-à-dire plus de 5% des Français.
La lutte pour rendre la société plus accessible aux handicapés est une priorité de nos dirigeants mais, au quotidien, les personnes souffrant de handicap, qu'il soit physique ou mental, rencontrent de nombreuses difficultés.
Toutes ces personnes font face à des difficultés pour se déplacer, échanger avec les autres et tout simplement vivre en société.
Qu'est-ce que le handicap ? Comment permettre aux personnes qui souffrent de handicap de pouvoir mieux vivre dans notre société ?
Le handicap, c’est une limitation qui empêche une personne de pouvoir faire ou ressentir certaines choses. C’est comme un obstacle physique ou psychique (c’est-à-dire au niveau du cerveau) indépendant de sa volonté qui fait qu'une personne qui en est atteinte est dans une situation d'inégalité par rapport à une personne dite "normale".
Il existe de nombreux types de handicaps. Certaines personnes sont privées d’un ou plusieurs sens comme la vue ou encore la parole, d’autres sont atteintes de paralysie ou d’incapacité à utiliser leurs membres à la suite d'une maladie génétique (c’est le handicap « moteur »), d’autres encore voient leur développement intellectuel limité, c’est le handicap mental.
Enfin, il y a le handicap « visible », par exemple une personne sur un fauteuil roulant ou encore un aveugle avec son chien-guide mais il y a aussi le handicap « invisible » causé par des maladies comme l’autisme par exemple.
Toutes ces personnes font face à des difficultés quotidiennes pour se déplacer, échanger avec les autres et tout simplement vivre en société. Et pourtant, une personne handicapée, qu'elle souffre de handicap mental ou moteur, est avant tout une personne. Elle a les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres.
Le rôle des pouvoirs publics
Les pouvoirs publics font de la lutte pour rendre la société plus accessible aux handicapés une priorité. Une loi importante dans ce domaine est celle du 11 février 2005 qui définit précisément le handicap et qui reconnait aux personnes souffrant d’un handicap un droit à la compensation.
Ce texte proclame le principe "d’accessibilité générale", c’est-à-dire la possibilité pour toute personne souffrant de handicap d’accéder librement et en sécurité aux locaux, équipements, services et activités. L’objectif est de permettre à toutes les personnes en situation de handicap de mieux vivre au sein de notre société.
C’est pourquoi les établissements accueillant du public ont l’obligation d’être accessibles aux personnes handicapées. L'accessibilité de ces établissements concerne à la fois l'accès au bâtiment et à ses abord et les locaux intérieurs : les portes ou encore le dispositif d’information au sein du bâtiment.
L'accessibilité, c'est aussi permettre à tout le monde de surfer sur Internet. Les sites Internet d'institutions publiques doivent respecter un certain nombre de règles pour que, par exemple, les contenus soient consultables par des personnes mal voyantes ou non voyantes.
Au final une société accessible, c’est une société qui permet aux personnes handicapées d’être mieux reconnues et à tout le monde de mieux vivre ensemble.
Le Sénat joue également un rôle majeur contre le handicap
En s’associant à des prix nationaux comme le Prix "Ethique et Sport" ou encore en recevant des associations organisant des manifestations au bénéfice de ces personnes, le Sénat oeuvre pour une société plus accessible et solidaire.
Mais le rôle du Sénat c'est surtout d'adopter des lois qui permettent d'améliorer le quotidien des personnes handicapées.
Par exemple, cette proposition de loi qui facilite les conditions de stationnement des personnes souffrant de handicap ou encore cette disposition qui permet aux personnes handicapées de bénéficier d'une compensation sous forme de repos lorsqu'elles voient leur temps de parcours allongé du fait de leur handicap.
Enfin, voter les lois c'est une chose mais vérifier qu'elles s'appliquent est tout aussi important. C'est exactement ce que fait le Sénat sur l'application de la loi de 2005 dont nous avons parlé plus haut.
L’école est un lieu central de notre société. Nous y rencontrons nos amis et y passons une très grande partie de notre temps. C’est à l’école que nous apprenons à vivre en société et à respecter les autres. C’est pourquoi scolariser autant que possible les enfants handicapés dans les écoles ordinaires est une priorité. La loi du 11 février 2005 tente d’œuvrer dans ce sens en permettant la mise en place de deux types de scolarisation :
- La scolarisation dite « individuelle » où l’enfant se trouve dans des classes ordinaires ou dans des classes qui sont adaptées à des élèves ayant des difficultés
- La scolarisation dite « collective » dans des classes dédiées avec des cours adaptés.
Enfin, les enfants ou adolescents touchés peuvent demander l’aide d’un auxiliaire de vie scolaire chargé de l’accompagner durant toute sa scolarité. Mais la demande d’une telle aide ressemble trop souvent à un parcours du combattant.
Le travail quotidien et difficile dans les établissements scolaires mais aussi au domicile ou dans le milieu associatif des psychologues, moniteur-éducateur, éducateurs spécialisés et des bénévoles est cependant malheureusement trop souvent méconnu et reconnu.
Découvrir le quotidien des personnes handicapées à l'école permet à chacun d'être plus tolérant et de mieux prendre conscience des difficultés quotidiennes que ces personnes rencontrent. Par exemple, en découvrant la langue des signes, en favorisant la scolarité en milieu ordinaire des enfants atteints de maladie génétique ou encore en faisant des ateliers spécifiques de découverte des difficultés que rencontrent les enfants handicapés.
T’es-tu déjà mis(e) dans la peau d’une personne handicapée lorsque tu prends les transports en commun ? Le métro, le bus sont souvent de véritables épreuves. Si la loi de 2005 oblige les transporteurs à rendre leurs installations accessibles (par exemple en permettant aux personnes handicapées de monter et descendre des véhicules routiers ou des rames ; de se localiser, s'orienter et bénéficier en toute circonstance de l'information nécessaire à l'accomplissement de leur voyage), on en est bien loin dans la réalité comme le montre cette petite vidéo :
Ici, au Sénat, nous travaillons dans un vieux palais de plus de 400 ans dans lequel il est souvent difficile de réaliser les travaux indispensables à l’accueil des personnes souffrant de handicap. C’est un vrai défi pour nos architectes et techniciens de mettre en œuvre ces travaux mais le Sénat travaille chaque jour à l’amélioration de ses installations.
De nombreuses personnes souffrant de handicap font de la pratique d'un ou plusieurs sports une force pour dépasser les obstacles du quotidien. Faire du sport n'est effectivement pas interdit aux personnes handicapées. Mais ici aussi il est nécessaire d'aménager et d'adapter les règles et les installations à la pratique sportive.
On appelle "handisport" un sport dont les règles ont été aménagées pour qu'il puisse être pratiqué par des personnes ayant un handicap physique ou sensoriel.
Les adaptations aux sports que nous connaissons tous afin qu'ils puissent être pratiqués par tous. Par exemple, pour le football, afin qu'il soit pratiqué par les personnes aveugles, une clochette est ajoutée sur le ballon pour que ce dernier puisse être repéré.
Des championnats de France, d'Europe et mêmes des jeux olympiques (on les appelle alors jeux paralympiques) existent pour les personnes handicapées. Comme tu peux le voir sur cette vidéo, toutes ces personnes se surpassent et réalisent des exploits au moins aussi grands que les sportifs valides.