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Alerte à la pollution !

Mercredi 1er juillet 2015

L'activité humaine produit des déchets qui sont parfois relâchés dans la nature sans que celle-ci puisse s'en débarrasser ensuite...

La pollution ou les pollutions ?

Trois éléments de notre environnement sont touchés par la pollution : l’air, l’eau et le sol.

Polluants de l’air 

Les principaux gaz polluants tels que le dioxyde d'azote et le dioxyde de carbone, ainsi que les microparticules, dénommées PM10 ou PM2.5 en fonction de leur taille (éléments en suspension dans l'air d'un diamètre inférieur à 10 micromètres ou 2,5 micromètres, qui pénètrent profondément dans le système respiratoire) sont principalement émis par les véhicules routiers et les machines agricoles mais aussi le chauffage ou encore les usines industrielles.

Par ailleurs, lorsqu’il y a trop de gaz tels que l’oxyde d’azote et le dioxyde de souffre dans l’air, le mélange de ces gaz avec de la vapeur d’eau forme alors des pluies acides composées de gouttelettes d’acides. L’acidité de la pluie peut varier. Par exemple, on a mesuré en 2000, une pluie acide aux États-Unis d’un pH (potentiel hydrogène : mesure de l’acidité de l’eau) de 4,3. Pour ordre de grandeur, le pH d'une eau pure est de 7, celui d’une pluie saine de 5,6. Les poissons ne peuvent pas supporter un pH inférieur à 4,2.

Toutes ces émissions de gaz toxiques dans l’air participent au réchauffement climatique. En effet, le toit gazeux qui retient les gaz à effet de serre s’épaissit et empêche les rayons infrarouges de se dissiper dans l’espace. Par conséquent la Terre se réchauffe. Le climat est inévitablement perturbé. Les dirigeants de nos États sont conscients des menaces pesant sur notre planète. Ils vont se réunir à la fin de l'année 2015 à Paris pour chercher des solutions. C’est la Conférence de Paris sur le Climat (CdP-COP 21).

En savoir plus : www.airparif.asso.fr/enfants/

"Ce n'est pas parce que tu ne le vois pas, que ça n'existe pas..."

Polluants de l’eau 

La pollution de l’eau a de multiples sources. En premier lieu, tous les déchets laissés sur les routes, dans les prés, sur les plages,  sur les aires de pique-nique… qui se retrouvent ensuite dans les rivières, puis dans la mer (plusieurs millions de tonnes de déchets rejoignent la mer chaque année au point de former un véritable « continent de plastique » au centre du Pacifique), mais aussi les eaux usées non traitées (circulant dans les égouts puis se déversant dans le milieu naturel sans avoir été purifiées) ou encore les marées noires (fuites de pétrole dans la mer), ou les dégazages des pétroliers et autres bateaux.

Polluants du sol 

Ils proviennent principalement de l’industrie et de l’agriculture non bio mais aussi de l'utilisation dans nos jardins de produits contenant des résidus de pesticides.

On les compte dans les engrais chimiques et les pesticides, qui se retrouvent ensuite dans les fruits et légumes, le lait et la viande.

Cette pollution du sol s’accompagne quasiment toujours d’une pollution de l’eau lorsque les engrais chimiques et les pesticides atteignent les nappes phréatiques - nos ressources en eau - et c’est au final nous qui buvons cette eau contaminée et nous lavons avec…

QUEL IMPACT SUR NOUS ET LES ANIMAUX ?

AIR

L’organisation mondiale de la santé (OMS) préconise de ne pas dépasser une concentration moyenne annuelle de particules fines de 20 microgrammes pour 1 000 litres d'air (20 µg/m3) pour les PM10 et de 10 µg/m3 pour les PM2.5.

La réglementation européenne fixe, quant à elle, un plafond de 50 µg/m3 pour les particules PM10.

En France, le taux de 20 µg.m3 pour les PM10 a été dépassé dans de nombreuses grandes villes. Quant au plafond fixé par l'Union européenne, il a, d'après le rapport annuel sur la qualité de l'air publié par le ministère du développement durable, été dépassé plus de 36 jours à Paris en 2013 !

Dans de nombreuses régions du monde, et notamment dans certaines régions de Chine et d’Inde, il n’est pas rare que les taux atteignent plus de 100 mg/m³ d’air.

Au-delà de ces chiffres, il existe une triste réalité. Selon un rapport de la Commission européenne, la concentration trop élevée des particules fines aurait été responsable de 42 090 morts prématurées dans notre pays en 2000. On estime en effet que la pollution est responsable de plusieurs millions de décès par an dans le monde. Elle serait ainsi, selon l’OMS, la troisième cause de décès, loin devant le SIDA ou les accidents de voiture. D’après une étude parue le 16 juin 2015 dans la revue Environmental Science et Technology, une baisse de 25% des concentrations de ces microparticules sauverait 500 000 vies par an.

La pollution est assurément responsable de maladies respiratoires et à long terme, de cancers. De plus, à cause d’elle, les défenses de l'organisme aux infections microbiennes se dégradent et la circulation sanguine peut être perturbée engendrant des accidents vasculaires cérébraux (AVC).

EAUX

Actuellement, des études sont réalisées afin d’obtenir un système d’épuration de l’eau plus efficace.  Pour information, les eaux usées - c’est-à-dire entre autres : l’eau utilisée à la maison - est recueillie dans les égouts, puis est filtrée de ses impuretés avant d’être de nouveau restituée en milieu naturel. C’est le système d’épuration de l’eau. Cependant, il existe des anomalies dans ce système et une partie de la population française n’est pas raccordée à un système d’épuration.

En milieu marin, lorsque le mercure (issu des rejets des exploitations minières et métallurgiques et de la combustion des déchets) se déverse sur les plantes aquatiques et les contamine, il se retrouve ensuite en grande quantité chez le thon qui se nourrit de plantes et d'autres poissons plus petits - se nourrissant eux-aussi de ces plantes. Et qui en dernier ressort se nourrit de ce thon contaminé ? C'est toi, c'est nous tous.

Chez les animaux, le plastique crée également des dégâts. Rejeté en masse dans les océans, il est responsable de la mort de nombreux animaux. Il n’est pas rare de retrouver des phoques ou des tortues étouffés avec des sacs plastique qu’ils ont pris pour des méduses. L'exemple de ce rorqual échoué sur une plage de Normandie, il y a quelques années, avec dans son estomac une vingtaine de sacs plastique est une parfaite illustration du danger que représente ces déchets. Il faut savoir que le sac plastique met 400 ans à disparaître et si on choisit de le brûler, cela émet dans l’air des dioxines cancérigènes. Enfin, sa création nécessite du pétrole, et donc, participe à l’épuisement des réserves de pétrole.

QUELLES PRÉCAUTIONS À PRENDRE ?

La quantité d'air que nous respirons est de 10 litres par minute. Elle peut s’élever jusqu’à 100 litres par minute lorsque nous pratiquons un sport. En effet, lors de l’effort, les poumons s’agrandissent pour pouvoir capter tout l’oxygène nécessaire au bon fonctionnement de notre cerveau et de l’ensemble des muscles. C’est pour cette raison que le docteur Patrick Rufin, praticien attaché consultant à l'Hôpital Necker prohibe le sport en milieu pollué afin d’éviter d’absorber par voie respiratoire une trop grande quantité de particules fines (10 fois plus qu’en temps de repos). Le port d’un masque ne parvient malheureusement pas à stopper ces microparticules.

Il est préférable de limiter nos déplacements et/ou d'utiliser des moyens de transport alternatifs à la voiture (marche, vélo, tramway, train) ou au métro (air vicié avec une grande quantité de PM10) ou même à l’avion qui est le moyen de transport le plus polluant. Si l’on utilise la voiture, autant pratiquer le co-voiturage pour transporter un maximum de passagers.

La liste des gestes du quotidien qui sont bons pour notre santé et celle des autres est longue, en voici quelques-uns, à toi de les compléter :

  • éteindre la lumière de la pièce que l’on quitte et ne pas mettre le chauffage trop fort.
  • ne pas utiliser d’aérosols (= les bouteilles en spray munies d’un dispositif mécanique qui permettent de vaporiser un liquide en fines gouttelettes. Ces bouteilles nécessitent des gaz propulseurs comme du butane et du propane qui font augmenter l’effet de serre.).
  • préférer les blocs de savon, les produits vaisselle et les lessives écologiques plutôt que des produits détergents (généralement issus du pétrole).
  • ouvrir les fenêtres un minimum de minutes par jour (les vernis et colles des meubles en aggloméré et en plastique et les peintures libèrent des composés organiques volatils (COV)).
  • faire le tri des déchets (recyclables, non-recyclables, verre) et essayer de choisir les produits avec le moins d'emballage.
  • ne pas faire fonctionner une machine à laver presque vide.
  • éviter au maximum de prendre des sacs plastique lors de ses courses.
  • manger et boire bio quand cela est possible.

En plein été, une nouvelle source de pollution est particulièrement préoccupante, c’est la climatisation de nos voitures et de nos maisons.  Les fluides dits « frigorigènes » qui sont utilisés pour faire fonctionner ces climatisations sont spécialement polluants et participent au réchauffement climatique. Lorsque les systèmes de climatisation sont trop vieux ou mal entretenus, il peut y avoir des fuites dans l’atmosphère.

Et le Sénat dans tout ça ?

Le Sénat est conscient des enjeux et des risques liés à la pollution et a créé une commission d’enquête sur le coût économique de la pollution de l’air.

 

De plus, au quotidien, le Sénat essaye de préserver l’environnement en mettant en place des techniques « eco-responsables » en interne (limitation des impressions de papiers, remplacement des ampoules classiques par des ampoules de basse consommation, installation de détecteurs de présence permettant l’allumage et l’extinction automatiques de l’éclairage en fonction des circulations…) et dans l’entretien du Jardin du Luxembourg, l’un des poumons verts de la capitale (optimisation de la consommation d’eau, poursuite de la suppression progressive des traitements chimiques en intensifiant notamment la lutte biologique et en limitant l’utilisation de pesticides aux seuls produits homologués « agriculture biologique », préservation de plantes rares et de ruches…).