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Élections primaires : le choix d’un candidat unique

23 janvier 2017

Ces derniers temps, tu as certainement entendu parler des « primaires », ces « élections avant les élections ». Avec les primaires américaines de 2016 jusqu’à l’élection du nouveau Président en novembre, et l’élection présidentielle française (23 avril et 7 mai 2017), le mot est l’un des plus utilisé ces derniers mois dans le champ politique.

Pas plus qu’aux États-Unis, les « primaires » françaises ne sont inscrites dans la Constitution. Mais, selon l’article 4 de cette même Constitution de 1958, "les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement."

Donc... chacun fait comme il veut !
Dans certains partis, le dirigeant devient « naturellement » candidat. Il peut même y avoir des candidats sans parti.

Les primaires sont devenues, au fil du temps, le mode de désignation d’un candidat unique à l’intérieur de « grandes » formations ou familles politiques.

Faisons le point…

Les premières primaires

C’est en 1990 que l’idée de primaires est introduite dans la politique électorale française. Plus particulièrement, il s’agissait, à droite, d’éviter une guerre entre les différents candidats. Mais l’idée a été abandonnée…

… pour mieux être reprise par les socialistes (à gauche) en 1995 sous le nom de « scrutin de désignation interne » où  ce sont uniquement les militants qui se sont exprimés pour désigner leur candidat.

Primaires fermées, primaires ouvertes ?

Jusqu’en 2011, les primaires sont organisées en interne par les partis politiques et ne concernent que leurs militants, ceux qui possèdent une « carte ». On parle de « primaires fermées ».

Par exemple, la primaire UMP de 2007, qui désigne Nicolas Sarkozy comme candidat, voit la participation de près de 234.000 votants.

Puis, pour favoriser une plus grande légitimité populaire, peut être aussi pour régler des conflits qui n’auraient pas pu se résoudre sereinement en interne, les différents partis décident d’ouvrir le vote à l’ensemble des électeurs inscrits sur les listes électorales. On appelle cela des « primaires ouvertes ».

Les premières primaires dites « ouvertes » ont été organisées par le Parti Socialiste et le Parti radical de gauche (PRG) à la fin de l’année 2011 afin de désigner un candidat unique à l’élection présidentielle de 2012. Cette primaire a rassemblée  près de 3 millions de personnes aux 1er et 2nd tour et a abouti à vu la victoire de François Hollande qui a donc été le candidat de ces deux partis à l'élection présidentielle de 2012. 

Pour l'élection présidentielle de 2017, le parti Les Républicains (à droite) a lui aussi organisé une primaire ouverte qui a rassemblée près de 4,5 millions de personnes à chacun des deux tours.

Preuve que l’idée des primaires s’est imposée, les principaux partis politiques ont aujourd’hui inscrit dans leurs statuts  (les textes organisant leur fonctionnement) l’obligation de désigner leur candidat à l’issue d’une primaire.

Qui peut voter, qui paie pour les primaires ?

On l’a vu, les partis ont ouvert les primaires au plus grand nombre. Mais, pour éviter les dérapages, la plupart ont mis en place un certain nombre de règles :

  • Il est d’abord demandé que les votants soient inscrits sur les listes électorales. Il faut donc être majeur et en capacité de voter.
  • Les votants doivent payer un "droit d’entrée", une participation financière, qui a la double finalité d’écarter les plaisantins éventuels et de financer l'organisation de ce scrutin.
    En 2011, la gauche demandait 1 euro. La primaire a dégagé un bénéfice de plus de 1 million d’euros qui ont aidé à financer la campagne du candidat.
    En 2016, les Républicains demandaient 2 euros.
  • Enfin, les votants doivent signer une « charte d’adhésion aux valeurs » du parti en question.

Ton maire peut-il refuser d’accueillir les primaires d’un parti ?

Oui ! Il peut, en fait, refuser de mettre des locaux à disposition, ainsi que le personnel nécessaire à la bonne tenue du scrutin.

Mais, s’il accepte, il est libre de fixer un tarif pour les services que la mairie se propose de rendre.

Il peut mettre à disposition les isoloirs et les urnes et accepter l’affichage sur les panneaux d’information municipale.

En revanche, il ne peut pas laisser utiliser les panneaux spéciaux pour les élections. Et les enveloppes pour le vote doivent être fournies par les partis.

Pour en savoir plus : www.vie-publique.fr/actualite/dossier/presidentielle-2017/election-presidentielle-quel-cadre-pour-primaires-ouvertes.html