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Minute de silence

Deuil national et minute de silence

20 novembre 2015

À la suite des attentats du vendredi 13 novembre à Paris, les dimanche 15, lundi 16 et mardi 17 novembre 2015 ont été décrétés « jours de deuil national » par le Président de la République et, le lundi 16 novembre à midi, toute la France a observé « une minute de silence » à la mémoire des victimes de ces effroyables attentats. Sénat Junior fait le point sur ces deux démonstrations de soutien et de peine.

Le deuil national

C'est pour montrer que l'ensemble d'un pays ressent de la tristesse et pour que chacun puisse exprimer son chagrin et participer au recueillement que ses dirigeants peuvent décider (décréter) d'un ou de plusieurs jours de deuil national.

Les drapeaux sur les édifices publics (dont, en France, les mairies, les écoles, le Palais de l’Élysée, le Sénat, l’Assemblée Nationale, les ambassades dans les pays étrangers, etc.) sont mis en berne, c'est-à-dire qu'ils ne sont levés qu'à moitié sur leur mât.

Sous certaines conditions (actes de bravoure ou d'héroïsme, implication politique ou sociale, …) les victimes peuvent bénéficier d'obsèques ou de funérailles nationales.

La minute de silence

Beaucoup trouvent que « la minute de silence » est la forme laïque de la prière des croyants.
Elle contient, en effet, les mêmes ingrédients : soutien, recueillement, rassemblement et réflexion.

Ce moment de recueillement national a une grande valeur symbolique. Il permet :

  • de dire aux blessés et aux survivants, comme aux proches des victimes que tout un pays, toute une population, participe à leur douleur et les soutient dans leur peine ;

  • de réunir tout le monde en une pensée commune ;

  • et de faire réfléchir chacun sur les drames qui se sont déroulés.


Un héritage de la Grande guerre

C'est en Angleterre que tout a commencé...

Le 7 novembre 1919, le roi George V rend officiel un moment de recueillement pour les morts et les survivants de la Grande guerre. Il doit durer deux minutes : une pour les morts et une pour les survivants des combats. Ces deux minutes doivent être observées à chaque anniversaire de l'armistice, le 11 novembre (11e mois de l'année) à 11 heures.

En France, deux lois votées en octobre 1919, organisent les commémorations des victimes de la grande guerre. L'article 6 de la loi du 25 octobre précise que :

Tous les ans le 1er ou le 2 novembre, une cérémonie sera consacrée dans chaque commune à la mémoire et à la glorification des héros morts pour la Patrie. Elle sera organisée par la municipalité avec le concours des autorités civiles et militaires.

Comme le 1er novembre est déjà la « Toussaint », la cérémonie est décalée au 11, date anniversaire de l'Armistice.

Mais il n'est pas fait mention de minute de silence et jusqu'au 11 novembre 1922, on sonnait les cloches et tirait le canon.

Moins guerrière et moins religieuse, la minute de silence a pris sa place.

Elle reste, traditionnellement, réservée à l'anniversaire de la fin de la Première guerre mondiale. La loi du 28 février 2012 étend la commémoration et ses manifestations à l'ensemble des « morts pour la France ».

Des « minutes » plus fréquentes

Décrétées par le Président de la République ou manifestations spontanées, ou organisées, de recueillement, les « minutes de silence » sont devenues plus nombreuses au fil du temps.


En septembre 2001 pour les victimes des attentats du World Trade Center, en cette triste année 2015, pour les victimes des attaques de janvier à Paris (Charlie Hebdo et HyperCasher), pour les victimes de l'accident de car en Gironde (en octobre) ou même dans le stade d'Ajaccio où l'équipe de football du Gazélec venait de perdre son intendant quelques heures avant un match.


Mais leur fréquence ne diminue ni leur importance ni l'émotion que nous pouvons ressentir.